D’après un texte original de Jacques Bruaux,  Héraut Crieur et Conteur.

 

 

A découvrir dans ce chapitre
Introduction
Le paléolithique inférieur
Le paléolithique moyen
Le paléolithique supérieur
La généalogie humaine
L’Acheuléen et l’Homo Erectus
Le Moustérien, l’Homme de Néandertal, de Spy
L’Aurignacien, l’Homo Sapiens Sapiens et de Cro Magnon
La butte de la chapelle de Notre Dame de Grâce
Les chasseurs de rennes du paléolithique supérieur
Les subdivisions de la préhistoire

Introduction

Comment vivaient les Brainois de 100,000 à  8000 ans avant notre ère? Cette histoire vraie, où la réalité dépasse la fiction, est pourtant la nôtre. Tout érudit attentif trouvera, en parcourant notre terroir, les marques tangibles de l’histoire qui va suivre.

Il y a bien longtemps, 18,000 ans avant notre ère, Braine et toute la région étaient un immense désert aride. Sur notre sol gelé, plus une plante, plus un arbre ne poussaient.  Les animaux et les hommes avaient fui cette terre inhospitalière. Du lit de la mer du Nord presque complètement à sec, d’énormes nuages de poussière, soulevés au cours des tempêtes de neige étaient emportés en direction du contient par les vents dominants du nord-ouest. Ainsi, pendant l’une des périodes les plus atroces de notre histoire, sur le sol gelé sur lequel avaient vécu les premiers Brainois, le blizzard déposa une épaisse couche de limon ( loess) qui, depuis, assure le verdoiement de nos campagnes et la richesse de notre agriculture.

L’histoire se passe au Paléolithique, avant le dépôt de cette couche limoneuse donc dans un paysage bien plus chaotique.

Le Paléolithique englobe la quasi totalité de l’aventure humaine et correspond à un mode de vie nomade, basé sur la chasse et la cueillette de produits sauvages.

La division du paléolithique en inférieur, moyen et supérieur correspond à une étape du développement de la technologie de la pierre avec des industries préhistoriques.

En frappant un bloc de silex sous un angle adéquat à l’aide d’un percuteur, on détache un éclat qui se reconnaît à son talon. La fabrication d’un outil lithique peut être conduite de deux manières différents :

  • soit on taille le bloc en détachant des éclats et en les sculptant progressivement pour lui donner la forme recherchée. Le bloc devient l’outil , tandis que les éclats ne sont que des déchets. C’est la méthode de travail employée au paléolithique inférieur.
  • Soit on débite le bloc en éclats. Ceux-ci étant les outils recherchés, tandis que le bloc résiduel, appelé nucléus, n’est plus qu’un déchet de débitage. C’est la méthode de travail caractéristique du paléolithique moyen ou supérieur.

L’évolution technique au cours du paléolithique s’explique déjà par l’éternel rêve de l’homme : « vivre mieux en travaillant moins », par l’économie de la bonne matière première difficile à se procurer, par la recherche d’un outillage plus performant et d’un moindre poids pour eux, peuples nomades.

Le paléolithique inférieur.

Le paléolithique inférieur qui couvre une période qui va de 600,000 à 700,000 ans avant notre ère englobe presque les 9/10 de l’histoire de l’humanité.  Le travail le plus caractéristique de cette immense période est la taille directe de la pierre en biface, racloir ou perçoir.  Cette industrie s’appelle l’Acheuléen, de la commune de Saint Acheul dans la Somme.  A partir de l’Acheuléen moyen apparaît la technique Levallois ( du faubourg parisien de Levallois Perret) qui consiste à préparer la surface supérieure du nucleus par de petites facette pour prédéterminer la forme de l’éclat.

Le biface est la première recherche dans le sens de l’esthétique et de l’efficience. Le soin apporté à l’outil dénote une réflexion anticipative. L’outil est fait « en prévision de ». Au paléolithique inférieur, l’évolution dans le temps reste très lente, l’innovation est très limitée, la transmission de l’acquis reste essentielle.

Le paléolithique moyen.

Le paléolithique moyen qui  couvre un période qui va de 70,000 à 35,000 ans avant notre ère est marqué par un développement des méthodes de préparation du débitage, qui permettent de produire des éclats de forme régulière. Ces méthodes consistent à aménager les flancs, la face supérieure et le plan de frappe du nucléus  de sorte qu’une ultime percussion détache un éclat de la forme et de la dimension désirée.

L’industrie lithique du paléolithique moyen est appelé Moustérien, d’après le gisement de Moustier, commune de Peyrac en Dordogne.

Les préhistoriens nous précisent : « Dès que l’artisan perçoit l’outil dans le bloc de pierre et conçoit la succession des gestes coordonnés qui doivent amener le résultat désiré, cette perception n’est guère envisageable sans une forme d’enseignement, donc d’un langage assez élaboré, qui assure la transmission des connaissances et dépasse la simple imitation gestuelle ». 

Le paléolithique supérieur.

Le paléolithique supérieur couvre une période  qui va de 35000 à 8000 ans avant notre ère est caractérisé par une industrie à lames. On recherche des éclats allongés à bords parallèles .  Ces lames deviennent le support préférentiel d’un outillage beaucoup plus spécialisé.  Une partie de l’outillage de pierre est destinée à la confection d’outils en os, en bois de cervidés, et en ivoire.

Suite à l’évolution accélérée de la technologie du travail  de la pierre, nous distinguons plusieurs systèmes de façonnage au cours du paléolithique supérieur : l’Aurignacien, le Périgordien, la Magdalénien etc.

La généalogie humaine..

Pour mieux comprendre le récit, il faut vous rappeler l’extraordinaire aventure de l’Homme.

« Science et vie » d’avril 1992 fait commencer notre arbre généalogique voici 8,000,000 d’années,lorsque les grands singes ( gorilles, chimpanzés) commencèrent à se différencier des hominiens. Ceux-ci, appelés Australopithèques, seraient encore trop frustres pour être considérés comme des hommes à part entière. Le plus célèbre d’entre eux est « Lucy » , petit squelette découvert en 1974 dans l’Afar  Ethiopien. Lucy mesurait 1,20 mètre et pesait de 20 à 25 kilos.  Elle ( ou il )  possédait des membres inférieurs plutôt courts et des membres supérieurs relativement longs.  Le crâne abritait un encéphale de 340 cc ( environ 1500 cc chez l’homme actuel).

Les  Australopithèques donnèrent naissance au genre « Homo Habilis », il y a 2,6 millions d’années. Ce dernier est plus grand , 1,30 mètre environ, doté d’un plus grand volume cérébral ( 800cc) et a une denture adaptée au régime omnivore.  Avec lui apparaissent les premiers outils. Les premières structures d’habitats remontent à 2 millions d’années. Une forme de langage articulé existait probablement chez l’Homo Habilis.

Il y a 1,6 millions d’années apparaît Homo Erectus. Il mesure 1,5 mètre. Sa capacité crânienne est comprise entre 860 et 1280cc. Son organisation anatomique ne diffère pas fondamentalement de la nôtre. Des groupes plus hardis passant par l’Egypte peuplèrent l’Eurasie. A Sprimont, on retrouve sa trace d’il y a 500,000 ans.

Voici 400,000 ans apparaît l’Homo Sapiens Neandertalis. Celui-ci vivra dans nos régions de 100,000 à 30,000 ans avant J-C.

Enfin, l’Homo Sapiens Sapiens, dont descendent tous les hommes actuels, apparaît voici 30,000 ans.

L’Acheuléen et l’Homo Erectus

Les plus anciennes traces de l’Homo Erectus dans nos régions sont celles de Mesvins IV près de Mons. Elles datent de 250,000 ans, au début de l’avant-dernière glaciation ( Riss). Depuis 1977, on y a entrepris des fouilles systématiques, c’est à dire que l’on fait parler les silex et la poussière des temps.

L’analyse des traces microscopiques d’usure des silex nous indique qu’ils servaient à la découpe de la viande ou au travail des peaux et du bois.

L’étude nous apprend aussi que notre territoire faisait partie d’une immense steppe, recouverte à 90 % de graminées avec par-ci par-là des bouleaux et quelques aulnes près des points d’eau.  Cette steppe polaire était parcourue par des mammouths, des rhinocéros laineux et des rennes.

Dans le livre « La préhistoire ancienne de l’Europe septentrionale » édité par la « Société Préhistorique Française » en 1971  James-Louis Baudet dessine une coupe des sablières du Marouset. Entre une couche argileuse datant de la glaciation de Riss, vieille de 200,000 ans et un autre étage d’un beau loess jaunâtre où l’on trouve des silex Aurignaciens vieux de 30,000 ans, J.L. Baudet nous montre un calloutis datant de l’interglaciaire Riss-Wurm.  Durant cette ère interglaciaire, aussi appelé Eemien, qui s’étendit de 128 000 à 70 000 ans, notre région connut un climat tempéré humide plutôt chaud presque méditerranéen. Aussi le sol se couvrit, là où le roc n’affleurait pas, d’une foret mixte.

Voici comment J.L. Baudet nous décrit les silex  trouvés dans ce cailloutis et travaillés par les «  Brainois » il y a 100,000 ans : «  c’est une industrie de transition entre le Clactonien ( Mesvinien) et le Levalloisien.  Le travail est relativement grossier, taillé sur de grands éclats. Le talon du plan de frappe n’a pas été préparé. Le bulbe est bien marqué.

Michel Van Assche et Michel Fourny confirment la richesse des industries paléolithiques du bois de la Houssière et avertissent les Brainois que toute étude sérieuse doit commencer par une surveillance attentive des travaux d’extension des sablières et de tout autre terrassement bouleversant le sol en profondeur.

Le Moustérien, l’Homme de Néandertal, de Spy ( de -70,000 à 35,000 ans)

Des générations de Brainois, suite aux études de l’abbé Croquet, alors vicaire de  Braine ont été heureux de trouver des silex où incontestablement l’homme préhistorique avait laissé l’empreinte de son travail intelligent. Un bonheur plus émouvant encore est de trouver des silex moustériens à la patine porcelainée, façonnés il y a plus de 40,000 ans par nos cousins du Néandertal dont nous sommes à la fois si semblables et si différents.

Le Néandertalien a le crane allongé, le front relativement bas et la visière osseuse développée au dessus des orbites. La capacité crânienne est élevée et même en moyenne un peu plus grande que la nôtre. L’éminence mentonnière est absente, la face est prognathe. Il a des incisives relativement fortes parce qu’il s‘en sert pour retirer et traiter les peaux.  Il a les mains, les pieds et toute la musculature assez puissants.  Il est bien adapté pour résister au climat froid et est plus apte aux exercices de force qu’à ceux de vitesse. A Spy, on a retrouvé deux squelettes presque complets de Néandertaliens.

Les premiers Brainois dont on retrouve de nombreux silex, se servent du plateau de la Houssière comme d’un refuge, d’un lieu d’étapes sur les sentiers préhistoriques. Le climat restant froid, ils chassent le mammouth qu’ils capturent dans des fosses. Ils le dépiautent, le découpent sur place et ne ramènent que les gros morceaux, les pattes et la tête en vue d’en extirper la cervelle.

Sur le plateau de la Houssière, le Néandertalien débite le silex suivant une méthode qui, pour l’époque, est de haute technologie : celle qui consiste à savoir détacher des éclats de la forme et de la grandeur de l’outil désiré.

Une partie de ces silex, pierres d’éternité, est restée sur place et a été recouverte de limon éolien durant la dernière époque glacière.

D’autres silex ont subi des déplacements importants du sommet vers la base par solifluxion, c’est à dire, par déplacement du sol superficiel gorgé d’eau sous l’action du gel et du dégel.  Ce sont eux que l’on retrouve dans les champs autour du bois. Le plus souvent, ils sont ébréchés. Ces silex moustériens, très reconnaissables à leur belle patine, se retrouvent en abondance dans nos champs. Ceci est particulier à Braine. Ailleurs, on les retrouve sous la couche de limon lors de terrassements. A Soignies,  aux carrières du Hainaut et du Clypot.

Les néandertaliens ont introduit l’usage d’enterrer les morts avec un certain cérémonial. Les offrandes déposées près du défunt n’avaient pas pour unique fonction de pourvoir aux besoins du défunt dans l’au-delà mais avaient aussi une fonction symbolique.

Ces Néandertaliens seraient-ils heureux de vivre dans notre monde merveilleusement confortable et civilisé, mais aussi plein de gens dépressifs, angoissés pour l’avenir et souffrant de la solitude. Nos devanciers de la préhistoire pratiquaient le grand art de vire, menant une vie nomade, détachés des biens et des vanités de ce monde.  Fuyant toute science inutile, ce que la terre produisait spontanément était un présent suffisant pour contenter leur cœur. N’oublions pas que ce mode de vie fut celle de la quasi totalité de l’aventure humaine. Les dures conditions climatiques de nos régions ne les empêchèrent pas de poursuivre ce système de vie.

L’Aurignacien, l’Homo Sapiens Sapiens et de Cro Magnon

L’Aurignacien doit son nom au site d’Aurignac en Haute Garonne. Cro-Magnon, situé en Dordogne, est célèbre parce qu’en 1868 on y trouva 5 squelettes de la race nouvelle qui peupla nos régions et à laquelle tous les humains actuels appartiennent. Avec beaucoup de vanité, les anthropologues baptisèrent ces hommes « Sapiens Sapiens » , savants, savants !

L’évolution qui, durant le Pléistocène aboutit à l’Homme n’est pas unique. Cent treize mammifères européens actuels sont apparus pendant cette période.

La région présentait alors l’aspect d’une vaste steppe, relativement dense, avec des bouquets de pins, de bouleaux et d’aulnes. A côté d’une faune adaptée au froid ( Rennes, Mammouths), on trouve des espèces qui n’auraient pu survivre à un climat trop rigoureux ( cerfs, sangliers, ours bruns).

L’Homo  Sapiens a une stratégie de chasseur-collecteur basée sur une bonne connaissance du milieu et du cycle annuel des végétaux et des animaux. Ceci lui permettait de recueillir sa nourriture tout au long de l’année sans être obligé de la stocker. Le mode de vie de ces chasseurs cueilleurs subit cependant des transformations notables grâce à l’emploi d’un outillage plus spécialisé. L’outillage sur lames de silex a très rapidement gagné en importance, les lames obtenues étant ensuite retouchées et façonnées en outils et en armes : burin, perçoir, couteau, grattoir, pointe. Les Sapiens commencent à utiliser la lance, l’arc et la pointe de flèche.

En os, en ivoire ou bien en bois de renne ou de cervidé, ils confectionnent des pointes de sagaie, des harpons simples et doubles, des aiguilles et même des aiguilles à chas.  Les aiguilles sont souvent interprétées comme des stylets de tatoueur  où l’ocre rouge était employé. Ils connaissaient son action antiseptique et l’employaient aussi à des fins prophylactiques.

Les sites aurignaciens de plein air sont assez exceptionnels en Belgique. La reconnaissance de l’aurignacien au Bois de la Houssière est due à Monsieur Otte qui attribua à cette culture deux burins busqués et une lame conservés au musée Curtius à Liège.

Une prospection des sablières fut entreprise par F. André dans le cadre de SOS fouilles après qu’il eut examiné une série de silex du paléolithique moyen récolté dans les sablières par Pierre Vandenhoute. Jean-Pierre Dewert a examiné les objets de la collection du docteur Cloquet, conservée au musée de l’université de Gand. Elle comprend un burin aurignacien sur un fragment de lame retouchée trouvée au Marouset.  Le musée de Nivelles ainsi que Gérard Bavay possèdent quelques silex moustériens de la Houssière.  Si tous ces musées, hauts lieux de la culture conservent religieusement les silex paléolithiques du bois de la Houssière, il reste aux Brainois à prendre conscience de leur richesse.

Michel Fourny et Michel Van Assche ont prospecté durant de longues années le bois de la Houssière. Leur identification des industries moustériennes et aurignaciennes est basée à la fois sur des critères techniques et typologiques et sur des particularités physiques telles que la patine et les altérations dues au gel. La patine est généralement très prononcée, de couleur blanche à jaunâtre, souvent lustrée. Elle est parfois marbrée et vermiculée avec des zones bleutées. A la Houssière, aucun outil caractéristique de périodes postérieures au Paléolithique ne possède de telles patines.  D’après ces chercheurs, et avec raison, la distinction entre le matériel moustérien et aurignacien est plus délicate. Les légères différences de patine sont dues à l’utilisation de silex de provenances différentes.  Les éclats constituent le support privilégié des grattoirs qui sont carénés ou à museau, souvent épais et à bulbe proéminent. Les lames sont bien représentées, elles sont généralement courtes et épaisses. Elles sont rarement entières et constituent le support principal du burin. Les  nucleus reflètent bien le souci d’une utilisation optimale du silex vu son importation lointaine.

L’art apparaît avec l’Homo Sapiens voici 30,000 ans. Il est la transcription graphique, picturale ou sculpturale d’une certaine perception de l’environnement mais aussi le moyen pour l’homme d’exprimer sa conception de la vie et de l’au-delà. Nos sites en plein air ne permettaient pas de conserver ces formes de l’art.

C’est au Paléolithique supérieur que remontent les plus anciens objets d’art à signification religieuse. Ce sont les «Vénus », les « Mères génitrices » qui, pendant plus de dix millénaires serviront à expliquer la Création.

On les sculpte en os ou en ivoire, les seins pendants, les cuisses rebondies, le vendre qui présage un accouchement imminent. C’est la « mère génitrice » qui couve l’oeuf du monde.

La butte de la chapelle de Notre Dame de Grâce

Voici 40,000 ans, des peuplades venant du Proche-Orient occupèrent progressivement les territoires européens récemment libérés des glaciations.  En cours de route, ils acquirent les traits de vrais Cro-Magnon c’est à dire d’hommes civilisés doués pour les arts. Ils parlaient des langues apparentées au Caucasien, langues qui restent aux origines du Finlandais et du Basque. Toutes les autres langues européennes sont d’origine indo-européenne, propagées par les Néolithiques.  Du point de vue linguistique, les basque et le finnois n’ont aucun rapport avec les langues indo-européennes et, du point de vue génétique, ces peuples se distinguent des populations avoisinantes.

Au niveau mondial ils sont cependant plus proches des Européens que des autres peuples du monde.

Ce sont les Sapiens Sapiens qui constituent le substrat linguistique et génétique de l’Europe. En se référant à leur travail du silex, ils sont appelés Aurignaciens.

Dans la grande plaine loessique qui s’étend du Nord du bassin parisien au bassin mosan, on a retrouvé cinq sites aurignaciens de plein air sur des buttes résiduelles du tertiaire. Il en a trois en France et deux Belgique  le Kemmelberg et la butte de Henripont.

Le conteur se met à rêver que l’un des cinq premiers lieux de culte et de science établis par l’Homo Sapiens est la butte de Henripont et que depuis des dizaines de millénaires, malgré toutes les vicissitudes de l’Histoire elle reste un lieu sacré et de recueillement. Aussi, fa à l’Est, à l’abri des vents d’Ouest on y a aménagé un petit parc de méditation.

Dans son rêve, le conteur remonte le temps. Il y a 30,000 ans, notre région est une vaste steppe ou gambadent les mammouths. Une race plu belle, plus industrieuse  y habite. Guidés par leurs initiateurs, ces hommes nouveaux se nourrissent mieux grâce à leur connaissance des cycles saisonniers de la flore et de la faune.

De la butte, qui deviendra plus tard la chapelle Notre-Dame de Grâce, des mages et des mères initiatrices enseignent l’art de mieux vivre et dressent un calendrier grâce à leur connaissances de la marche apparente du soleil.  Les deux solstices sont les dates les plus faciles à baliser, le soleil se levant pendant trois jours pratiquement au même endroit.  Il en est de même pour les équinoxes. Quarante jours après les solstices et les équinoxes, toute la région est conviée à la butte.

Ces quatre fêtes constituent des dates charnières dans l’année, en fonction de l’allongement et du raccourcissement des jours  Elles ont été reprises par les Celtes, les Gaulois, les premiers évangélistes chrétiens.

Le premier février marque la fin de l’accroissement lent des jours et le commencement de l’accroissement rapide. La fête annonce la fin prochaine des jours de dures souffrances de l’hiver et le retour du printemps.

Le premier mai est la fin de l’accroissement rapide des jours et le commencement de l’accroissement lent. La  terre régénérée s’offre au soleil. C’est l’annonce de la saison chaude.

Le premier août est  la fin du décroissement lent et le commencement du décroissement rapide. C’est la fête de bon enfant., la fête du soleil. Des millénaires plus tard, elle deviendra la fête de la moisson.

Le premier novembre est la fin du décroissement rapide des jours et le commencement du décroissement lent. C’est la fête des morts. Elle n’appartient ni à l’année qui commence ni à celle qui finit.

Nos premiers évangélistes chrétiens Saint Géry et Saint Martin, conservent les dates et le lieu  mais, dans un zèle intempestif, feront disparaître toutes traces de paganisme et consacreront la butte à la Vierge Marie, mère du Christ.

Il faut noter que, depuis des dizaines de millénaires, la butte est sur le passage des grandes invasions venant de l’Est. Plus près de nous, 

  • en 1814, les Cosaques pourchassant les armées napoléoniennes sont arrivées par là ;
  • 1en 914, les Uhlans sont aussi arrivés par là ;
  • le 10 mai 1940, les régiments d’Hitler, pour arriver à Braine suivent encore le vieil itinéraire de la grande plaine loessique. Ils sont le 11 mai à Tongres, le 13 à Jodoigne, le 16 au soir à Ronquières, le 17 au soir à Henripont, le 18 au matin à Braine et ils continuèrent vers Ath et Leuze en Hainaut.

Les chasseurs de rennes du paléolithique supérieur

A Maisières, près de Mons, en 1966, en creusant le nouveau canal du Centre, on a retrouvé à 6 mètres de profondeur, un important gisement Périgordien de plein-air. Les silex retrouvés étaient d’un beau noir à grains fins.

En terrassant aux «Carrières du Hainaut » à Soignies, on a également retrouvé du Périgordien.

Le Magdalénien se dit de l’ensemble des facies culturels marquant l’apogée du Paléolithique supérieur et de l’art pictural.

Les chasseurs Magdaléniens suivaient les troupeaux de rennes dans leurs migrations saisonnières, comme le font encore actuellement certaines tribus d’esquimaux.  Ils sont venus bivouaquer dans notre région au cours de périodes plus chaudes pour redescendre vers le sud quand le froid devenait trop rigoureux.

Le Périgordien et le Magdalénien sont présents au Bois de la Houssière . Il suffit de chercher et d’étudier !

Les subdivisions de la préhistoire.

La préhistoire est subdivisée en :

  1. Paléolithique
  • Période au cours de laquelle l’homme est chasseur, cueilleur, pécheur, nomade.
  • Le climat est caractérisé par une succession de glaciations alternant les périodes tempérées et les périodes chaudes.

                1, Paléolithique inférieur

  • de -800,000 à -100,000 ans, dans nos régions
  • période de l’Homo Erectus ou Pithécanthrope

                2, Paléolithique moyen

  • de -100,000 à -40,000 ans
  • période de l’Homme de Néandertal

                3, Paléolithique supérieur

  • de -40,000 ans à -8,000 ans
  • période de l’Home Sapiens Sapiens , l’Homme de Cro Magnon
  1. Mésolithique
  • de -8,000 ans à -5,000 ans
  • le climat tempéré humide favorise le développement d’une grande foret atlantique qui couvre notre région.
  • L’homme perfectionne son armement et ses outils : microlithes emmanchés sur une armature en bois.
  1. Néolithique
  • de -5,000 à -1,800 ans
  • période caractérisée par la sédentarisation de l’homme t le passage à l’agriculture et à l’élevage
  • défrichement de la foret
  1. Age du bronze
  • de -1,800 à -700 ans
  • Petit à petit le bronze remplace la pierre dans la fabrication des armes et des outils
  • nombreux échanges commerciaux favorisant le croisement des différents courants culturels
  1. Age du fer
  • Période au cours de laquelle le commerce se généralise et les populations sont en pleine mutation. Le progrès est constant.
  • Premier age du fer de -700 à -450 ans ou période de Hallstatt
  • Deuxième age du fer de -450 ans jusqu’à la conquête romaine ou période de la Tène.