Les seigneurs d’Enghien et de Fauquez étaient seigneurs avoués de Samme et recevaient ainsi le tiers des amendes. Ils y avaient seuls la connaissance des crimes et le droit de morte-main: le prévôt de Nivelles n’avait ce droit que sur la cense de la Tour et sur le moulin d’A-Senne-Pont.

Trop éloignés du centre de la commune d’Ittre, les habitants de Samme s’étaient adressés, dès 1796, au commissaire du gouvernement près des départements réunis, Boutteville, pour former une commune distincte et séparée de celle d’Ittre, ce qu’ils avaient obtenus par décret du 28 Floréal an IV ( 17 mai 1796).

Bruxelles, ce 28 floréal 4 eme année républicaine.

Le citoyen Bouteville, commissaire du gouvernement près les départements réunis par la loi du 9 vendémiaire.

Vu la pétition des habitants de Samme tendante à former une commune distincte et séparée de celle d’Ittre et d’avoir en conséquence ses agents et adjoints municipaux qui puissent veiller à leurs intérêts , à l’administration municipale du canton;

Vu les observations de l’administration municipale du canton de Tubize et de celles de l’administration du département de la Dyle;

Considérant que la commune de Ittre est déjà très considérable par elle-même; que Samme par  son étendue, sa population et la richesse de son territoire peut être comparée aux plus grandes communes du canton;

Considérant que l’intéret de ses habitants et l’utilité publique exigent qu’ils aient des agents municipaux particuliers, ceux d’Ittre ne pouvant suffire aux détails de l’administration de des endroits ainsi considérables, éloignés de plus d’une lieue l’un de l’autre et  séparés d’ailleurs par la rivière Senne;

Arrête ce qui suit:

Article 1: Les agents municipaux d’Ittre ne s’immisceront plus dans l’administration du village de Samme qui formera dorénavant une commune séparée et distincte et sera le douzième du canton de Tubize.

Article 2: Le citoyen Antoine Joseph Godeau, fermier de Samme, remplira les fonctions d’agent municipal, et le citoyen Jean Baptiste Minne, fermier au même endroit, celles d’adjoints municipal.

Article 3: Les citoyens ci-dessus mentionnés se rendront de suite à leurs fonctions et assisteront aux séances de l’administration municipale du canton. Celle-ci leur fera remettre par l’agent municipal d’Ittre les titres, archives et documents qu’il pourrait avoir en son pouvoir relativement à l’administration de la commune de Samme.

Le présent arrêté sera envoyé à l’administration du département de la Dyle, qui demeurera chargée de son exécution.

Le 9 fructidor an V ( 27 aout 1797), l’administration centrale du département de la Dyle avait assigné la rivière Senette comme limite naturelle entre les deux communes d’Ittre et de Samme.

«Considérant que la rivière est la limite la plus naturelle que l’on puisse assigner; que cette assignation dont les habitants des deux communes ont eu de suite connaissance, n’a excité aucune réclamation ».

La commune de Virginal, ainsi réunie à Samme, est bornée au nord par la commune de Oisquercq, à l’est par celle d’Ittre  au sud par le territoire de Ronquières et à l’ouest par ceux de Braine Le Comte et de Hennuyères. Elle se compose de son chef-lieu de Virginal, et des hameaux de Samme, de la Haute-Bruyère, de la Basse-Bruyère, du Jacquier et du Bouton-Rouge. Sa superficie était, d’après l’ancienne mesure de 818 bonniers, 2 journaux et 32 verges.

La Sennette qui sépare Virginal Samme d’Ittre circule du Sud au Nord. Cette petite rivière jaillit à Besonrieux sous Familleureux, reçoit le Rieu de Brabant à Ecaussines-d’Enghien, la Thine à Bornival, la Samme à Ronquières et entre dans la provnce de Brabant à Virginal. Trois petits ruisseaux traversent la commune du Sud-Ouest au Nord-Est et vont se jeter dans la Senette. Ce sont le ruisseau du bois de Fauquez, le ruisseau du bois des Nonnes ( propriété de l’hôpital de Rebecq) et le Sceleury. La Senette, en suivant toutes les inflexions a au moins une lieue et demie d’étendue. Elle nourrit  des anguilles, des meuniers, des goujons, des ables, des brochets, des tanches, des carpes, des écrevisses et des truites. On y trouve aussi des loutres.

La population de Virginal Samme montait alors à 1112 habitants.

D’après « Histoire de la commune de Virginal » de Corneille Stroobant publié en 1865. Le volume consulté est conservé à la bibliothèque de l’université d’Oxford.