Après une étude très soignée, le site de Bête Refaite, situé à la limite des communes de Seneffe et de Gouy, et préconisé dès 1802, comme nous l’avons dit, par le directeur général CRETET, fut reconnu comme le plus favorable pour la traversée du seuil de partage qui sépare les eaux de la Samme et celles du Piéton . Il fallait non seulement songer à la liaison Charleroi Bruxelles, mais déjà envisager la jonction avec le Centre et plus loin avec Mons. La jonction avec le Centre au départ de Seneffe était facile à réaliser. Pour la poursuite du tracé jusqu’à Mons, le rapport disait “de la Bête Refaite, à 6000 mètres de distance, on apercevait le sommet aplati de Sartiaux, au travers duquel on pouvait descendre à la Haine et à Mons au moyen d’une simple tranchée”.

Lajonction du Centre à Mons par le “Canal du Centre” constituera cependant une entreprise ardue qui prendra des années, ne se terminant qu’en 1917 avec l’installation des “ascenseurs hydrauliques”.

Le point de partage étant ainsi fixé, la direction générale du tracé de Bruxelles à la Sambre fut arrêtée .

Partant du canal de Bruxelles au Rupel, au lieu dit “Au chien Vert” , le tracé remontait la rive gauche de la Senne jusqu’à Hal où il traversait la rivière sur un pont-canal à trois arches .

De là, en suivant la rive droite de la Senne jusqu’à Tubize et celle de la Samme, par Clabecq et Ronquières, il reprenait la rive gauche de cette dernière rivière à Feluy. Passant ensuite par Arquennes et Seneffe, il atteignait le bief de partage, qui s’étendait sur 10.700 mètres entre cette dernière commune et le hameau de l’Hutte (Luttre) sur la commune de Pont-à-Celles, en traversant la crête de Bête Refaite par un souterrain de 1.283 m de longueur et la zone entre les communes de Gouy et de Pont-à-Celles par une grande tranchée.

Du hameau de l’Hutte, le tracé descendait la vallée du Piéton, coupait plusieurs fois cette rivière tout en se maintenant principalement sur sa rive gauche. Traversant les villages de Roux et de Dampremy, il venait finalement rejoindre la Sambre au-dessus de l’embouchure du Piéton, à 1.000 m en amont de Charleroi.

Le point de jonction du canal de Charleroi à Bruxelles avec le canal du Rupel à Bruxelles.

Le franchissement de la Senne par le canal

Un sabot ou baquet de Charleroi vient de franchir le pont-canal enjambant la Senne à Hal.