Les premiers Canart se situèrent à Ronquières au 15eme siècle dans la plus vieille rue du village, celle qu’on appelle Sorbise.  Nous y trouvons en 1448 un Canart dit de Bruxelles qui y possédait une yeste. Ce bien appartenait en 1641 à Marcel Hubeau et consistait en une terre, une forge et un jardin tenant au bien de Jehan Lhoir.

Le 23 octobre 1426, Jehan Canart arrenta à Marcel Joisse la maison du chapelain de Sainte Catherine à Ronquières et les rentes qui la grevaient. Il y avait à cette époque une chapellerie de Sainte Catherine et un chapelain. Enfin, au 16eme siècle, nous trouvons un Walherant Canart et sa femme Judith Delmotte inpliqués dans l’affaire calviniste et qui se réfugia en terre protestante.

Les Canart de Rangoumont

Les Canart, par les Berteau, par les Bonart et les Rangoumont vont occuper une des fermes les plus anciennes du village, celle qui tire son nom de ses plus anciennes propriétés : les Rangoumont.

Les Bonart, les Berteau et les Canart à Ronquières

Antoine Bonart avait épousé Guillemine de Rangoumont dont il eut trois enfants. Martin naquit à Nivelles en 1540, Clément qui aura un fils nommé Abraham et qui succédera à son père à Rangoumont et une fille qui épousera Jacques Vicaire.

Louis de Rangoumont ayant donné la cense de Rangoumont à sa nièce Guillemine, Antoine Bonart vint s’y fixer en 1559 avec ses enfants.

Martin avait 17 ans quand il arriva à Ronquières. Il fut ordonné prètre en 1564 et l’abbé de Cambron le nomme curé de Ronquières. Il fut le champion de l’orthodoxie pendant la crise calviniste. Il mourut en 1580 quand celle-ci finissait.

Clément Bonart, son frère, avait lui aussi adhéré secrètement au calvinisme, subissant l’influence des deux grands chefs qu’étaient le mayeur Antoine Lechien et le greffier Jean Taminiau. Après la mort du curé, son frère, il se révéla protestant et se réfugia à Breda. Il n’en revint qu’en 1610 pour vendre à Jean Berteau ses biens situés à Ronquières et en particulier la cense de Rangoumont.

Jean Berteau devenait ainsi le propriétaire  de Rangoumont. Ensuite, elle passa à son fils Mathieu et après lui à Sébastien Berteau qui avait trois filles : Claire, Anne et Catherine.

C’est alors que Pierre Canart de Seneffe se présenta en 1644 et demanda la main de Claire Berteau. Ce qui lui fut accordé. Bien plus tard, lors du partage des biens patrimoniaux des Berteau, la cense de Rangoumont fut attribuée à Pierre Canart et à son épouse. Désormais, Pierre en était le fermier. Il n’abandonna pas pour autant son métier de maréchal et établit sa forge dans le plus proche voisinage de la ferme, au pont d’aise.

Les Canart et les Dora à Rangoumont

Pierre Canart s’installa à la ferme de Rangoumont avec sa femme. C’est là que naquirent Jacques qu’il maria à l’héritière de la grande maison, Jean qui exercera la maréchalerie et à qui il réserva sa forge du pont d’aise et Marie dont il fit l’héritière de Rangoumont. Il la maria à Jean Daras en 1703 et les installa dans cette ferme. Jean Daras eut 7 enfants : Jean, Marcel, Joseph, Charles, Louis, Jean-Joseph, Charles-Joseph et Pierre.

Canart mourut en 1710 et Claire Berteau en 1706. Jean Daras décède en 1730 et la ferme restera en indivision entre ses enfants. La ferme comprenait quatre bonniers de prairies et cinq de terres. En 1736, Jean-Joseph, Charles et Marie rachètent la ferme à leurs cohéritiers pour 1750 florins.  Le recensement de 1786 nous montre Charles Daras exploitant la cense de Rangoumont avec ses neufs bonniers et demis.

Les Canart à la forge du pont d’Aise

Tout en exploitant la cense de Rangoumont, Pierre Canart avait établi une forge au pont d’Aise. C’est là qu’il exerça son fils Jean au métier de maréchal.

En 1644, il arrondit le domaine de la forge en y annexant les cinq journels de prairies qui appartenaient à Louis Parmentier et qui, désormais restèrent attachés à la ferme.

Jean Canart épousa en 1724 Jeanne Bernu ( ?) qui lui donna deux fils. Il fit de Felix un maréchal et destina Adrien à la ferme. Félix mourut en 1783, avant son père et la forge resta en déshérence.

C’est Pierre Govens de Ittre qui la reprendra. Quant à Adrien, il épousa l’héritière de la ferme de Landrifosse. Jean-Joseph mourut en 1786.

La forge des Canart, une maison sans étage coupée en deux par la porte d’entrée qu’accostaient deux fenêtres et à son extrémité, du côté du pont d’Aise, l’établit du forgeron dont la structure était encore reconnaissable en 1950 quand elle était occupée par Françoise et sa crèmerie.  La forge resta telle quel jusqu’au jour de sa démolition pour faire place au plan incliné.

Les Canart de la grande maison.

La grande maison est cette du greffier Taminiau, située en face de la porte de l’église et que le meunier Denis Taminiau et sa femme Marie Tamboureau avaient achetée et reconstruite. Cette maison, Marie la destina à sa fille préférée Elisabeth qui, en 1686, épousa François Pleting. 

C’est à la grande maison que naquit Anne, fille de François et d’Elisabeth. Elle sera demandée en mariage par Jacques Canart, fils de Pierre, fermier de Rangoumont. La demande fut agréée et c’est ainsi que les Canart devinrent propriétaire de la grande maison.  Le mariage eut lieu en 1710, l’année de la mort de Pierre Canart. Les époux n’eurent qu’une fille, Anne-Joseph Canart. Elle épousera Gilles Taminiau. De ce mariage naquit Pierre-Joseph. Ce dernier se maria deux fois : en 1778 avec Marie-Thérèse Seutin dont il eut huit enfants.

Pierre-Joseph mourut en 1822. La grande maison passa à sa fille Marie Rose Taminiau qui, en 1839 épousa Hubert Tilman de Nivelles. Ils n’eurent pas d’enfants et moururent respectivement en 1869 et en 1872.

Ainsi s’éteignit la famille Canart Taminiau. La grande maison fut vendue à Alexandre Baltazar Maistriau.

Les Canart à Landrifosse

La mort de Félix Canart en 1783 a eu pour conséquence de briser la succession des Canart maréchaux. Le seul survivant était Adrien qui ne voulait pas de ce métier et avait décidé d’être fermier. Il recherchait en mariage l’héritière de la ferme de Landrifosse.

Cette ferme avait 19 bonniers dont 5 de prairies et 14 de terres sur le versant des coteaux s’échelonnant de Combreuil à Ronquières.

Elle appartenait à Félix Dutilleux et son épouse Marie-Thérèse Hiernaut. Philippe était le fils de François Dutilleux et de son épouse Gertrude Beudin, censier de Lobiwarde. Landrifosse possédait 10 bêtes à cornes. Adrien Canart épousa Marguerite Dutilleux et exploita Landrifosse. Ils eurent sept enfants dont Philippe né en 1794 et Félicien né en 1803 qui retiendront principalement notre attention.

Adrien Canart mourut en 1811 et sa femme en 1836. Félicien était le plus jeune. Il remplaça son frère à Landrifosse.

En 1843, à 34 ans, il épousa Aurélie Havaux qui avait 21 ans. Elle était la fille de l’ancien mayeur Alexis Havaux et la sœur d’Evelina qui, en 1841, épousa Jean Chrisostome, greffier.

Les deux sœurs habitèrent la maison du pont d’Aise qui, après avoir servi de retraite au fermier Jacques Deprez avait été l’habitation du curé Ducochez. Le mayeur Alexis Havaux l’avait acheté et y vivait avec ses deux filles. C’est ensuite Evelina qui l’habitat.

Félicien Canart et sa femme Aurélie héritèrent de la cense de Landrifosse et l’exploitèrent. En 1844, naquit une fille nommée Zoe qui fut leur unique héritière. Elle hérita également de sa tante Evelina la maison du pont d’Aise (actuellement le si-Bemol). Elle meurt en 1919.

Philippe Canart et les Robert

Philippe Canart est né à Ronquières en 1794. Il est le fils ainé d’Adrien Canart et de Marguerite Dutilleux. Il épousa Marie-Thérèse Robert, fille de Jean-Baptiste, dont les propriétés consistaient en 6 bonniers et demi de prairies et de terres et s’étendaient entre « Mon idée » et le bois de la Houssière.

Ils eurent sept enfants :

  • Clémence née en 1820 qui mourut à Henripont en 1910,
  • Philibert né en 1822, épousa Catherine Willot et s’installa à Henripont ; l’atlas Popp le dit menuisier et tenancier d’une salle de danse.
  • Jean-Baptiste né en 1824 épousa Aurélie Schokaert dont le père Joseph possédait une ferme entre la cense de Gottentieux et Combreuil. Ils eurent trois enfants, Emile qui épousa Adèle Hubert, Victor qui épousa Victoire Demoulin et Lucien qui épousa Mathilde Detournay

Aimé Canart, Fils d’Emile a hérité et exploité la maison paternelle. Emérence, née en 1826, Céline, née en 1828, Aurélie, née en 1830, Félicien né en 1837. Jean-Baptiste exploita la ferme de ses parents et y mourut.

Victor Canart exploita la ferme de la petite bruyère et Lucien celle des Champs Maret.

Les Canart du moulin de Bornival.

Félicien Canart était le plus jeune des fils d’Adrien. Il était le frère de Philippe et de Jean-Baptiste Canart. Né en 1837, il avait 27 ans quand, en 1864, il épousa Virginie Sussenaire. Fermier à la cense d’Hougrée, il diparut en 1909 lors de l’élargissement du canal de Charleroi à Bruxelles.

Les époux prirent en location le moulin de Bornival, situé à la rencontre pont de Ronquières, Bornival et Arquennes. C’est au moulin que naquirent leurs enfants : Alice en 1865, Ernest en 1867, Léontine en 1869, Firmin en 1870, Arthur en 1871 et Victoire en 1873.

Arthur épousa sa cousine Olga Canart et s’établit à la petite bruyère qui appartenait à son beau-père Victor Canart. Ils eurent deux enfants : André et Raoul. Virginie Sussenaire mourut en 1908 et Félicien en 1910.