En matière de souterrain, les puits étaient la première opération. Ils permettaient d’entamer la galerie souterraine par plusieurs points à la fois, d’alimenter en air les ouvriers, d’évacuer les déblais, d’amener à pied d’oeuvre les matériaux de construction, de mener les ouvriers aux galeries, de remonter les eaux d’infiltration.

Il existait deux types de puits, les puits centraux et les puits latéraux , ces derniers étant situés en dehors des pieds droits de la voûte. A Bête Refaite, ils étaient centraux.

La première tentative, consistant en un cuvelage de grande résistance, comme pour les mines de charbon, échoua. Un entrepreneur venu de la région de Lille, spécialiste des puits artésiens, entama l’exécution de deux puits pour un montant de 20.000 francs. Pour Problème d’alimentation en eau vaincre les boulants, il fonça un anneau de palplanches à l’intérieur des puits. Cette deuxième tentative n’eut pas plus de succès.

Afin d’atteindre le niveau de la tête de la galerie, on appliqua une autre technique qui ne conduisit à aucun résultat probant. Ce travail d’envergure consistait à ouvrir un trou de grande dimension, au moyen d’une forte charpente, dans laquelle un puits en maçonnerie était descendu jusqu’au fond du premier boulant. De là, on atteignait le pied du deuxième boulant grâce à un puits descendu dans le premier, la même opération étant répétée pour atteindre le troisième boulant.

Ces multiples tentatives témoignent une fois encore de l’extrême complexité de réalisation de ce souterrain. Elles provoquèrent une sérieuse augmentation des dépenses. Afin d’y faire face et pour éviter que la société adjudicataire Nieuwenhuis et Cie ne tombe en faillite, le roi Guillaume lui accorda un prêt de 200.000 florins.

Ce fut la dernière intervention du Souverain hollandais en faveur du canal.