L’année 1801 allait être l’année décisive de la réalisation du canal de Charleroi à Bruxelles. Cédant aux sollicitations des commerçants de Bruxelles et des propriétaires des charbonnages de Charleroi, le gouvernement français chargea l’Ingénieur en chef VIONNOIS d’établir les avant-projets devant déboucher sur la réalisation du canal. L’année suivante, le 23 prairial an X (12juin 1802) le directeur général CRETET remit les instructions relatives au tracé. VIONNOIS et son adjoint MINARD étudièrent le terrain et les disponibilités d’eau pour l’alimentation des différentes écluses.

Le 4 germinal an XI (25 mars 1803), MINARD, qui succédait à VIONNOIS, décédé, termina un mémoire détaillé développant l’avant-projet de la liaison Charleroi – Bruxelles. Le tracé envisagé, au départ de la Sambre, remontait le Piéton jusqu’à Pont-à-Celles, traversait la crête de partage Sambre – Senne au lieu dit“Bête Refaite” (point de partage mentionné pour la première fois), descendait la Samme et la Senne par Seneffe, Arquennes, Ronquières, Tubize et Hal .

Cette traversée devait être réalisée soit en tranchée, soit en souterrain. Le coût de la réalisation du canal était estimé entre 5.036.681 et 6.516.137 francs.

“Les départements intéressés reçurent ordre de réunir les fonds nécessaires, mais la guerre vint, là comme pour tant d’autres projets, mettre obstacle aux vues de l’Empereur”

Comme le signalait VIFQUAIN au Ministre de l’Intérieur, “sous le gouvernement de l’Empereur, la volonté et les talents ne firent point défaut pour la création d’oeuvres de grande utilité publique; mais comment s’occuper d’améliorations à l’intérieur, quand toutes les forces et les moyens du pays étaient employés à fonder l’Empire ou à en empêcher la chute ?“

Bien plus : “le commerce de Bruxelles, auquel le gouvernement fit alors des propositions pour l’exécution de ce canal, n’avait ni assez de vie, ni de vues d’avenir assez grandes pour oser les accepter; il n’y répondit pas”. Ainsi s’achève la période française du canal de Charleroi.