Lorsque les survivants reviendront au pays, ce sont des fantômes qui débarqueront des trains dans la plupart des gares du royaume.

La plupart des rapatriés sont dans état alarmant de faiblesse du à la mal nutrition, aux carences de vitamines accumulées durant le temps de leur exil. De plus, ils sont très nombreux à avoir contracté des maladies infectieuses de toutes sortes : pneumonies chroniques, maladies de la peau, etc.

De retour au sein de leurs familles, ils auront difficile de retrouver la santé. Le pays est exsangue, il manque de tout. Lors de leur repli, les Allemands ont emporté tout ce qu’ils trouvaient comme nourriture. De nombreux rescapés de Soltau décèderont en raison de l’état profond de dénutrition, cela, dans les mois qui suivront leur rapatriement. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, ceux qui auraient pu échapper à cette issue fatale seront rattrapés par la grippe espagnole qui sévit partout sur le continent et n’épargne aucune classe sociale.

Comme on peut le constater, sur la liste des déportés rebecquois, leur retour commença à la fin du mois de janvier 1917. Les prisonniers étaient rapatriés au fur et à mesure et selon des critères qui échappaient aux détenus. Pendant des mois, les occupants des camps étaient la proie de l’espoir et souvent d’une amère désillusion, lorsque leur nom ne figurait pas sur la liste des personnes désignées à rejoindre le pays. Beaucoup de ceux qui étaient fortement affaiblis n’eurent pas la joie de connaître la délivrance et celle de revoir leur famille. D’autres, malgré leur état de faiblesse et de mauvaise santé n’eurent que le temps de revoir leur village d’origine pour décliner rapidement et mourir chez eux.