L’aube du siècle découvre des Riverains inquiets. Les travaux d’élargissement décidés par la loi du 4 août 1879 et commencés sur le versant Samme se rapprochent inexorablement.
Ceux des nôtres qui ont fait le voyage jusqu’à Seneffe ont déjà vu la nouvelle voie d’eau à grande section deux fois plus large qu’avant (25 m) sortant d’un tunnel de Godarville tout neuf (8 m d’ouverture). Ils en sont revenus fortement impressionnés. D’autant plus qu’on n’avait pas lésiné sur la pierre bleue de Feluy Arquennes ou d’Ecaussinnes.
Tout cela était-il vraiment nécessaire ? Sans aucun doute. Notre premier canal (1832) constituait un goulot d’étranglement entre la Sambre et le canal de Willebroeck déjà modernisés. Et l’Etat-Patron avait dû plusieurs fois réduire ses droits de péage (— 40 % en 1860) pour permettre aux petits baquets de Charleroi de rester compétitifs. Ajoutez à cela que les travaux allaient favoriser l’embauche et stimuler le commerce et vous comprendrez pourquoi – malgré les emprises et les expropriations inévitables – notre Second Canal fut favorablement accueilli par les Riverains. Satisfaction prudemment contenue comme à l’accoutumée : « Quand on est content, ne vaut mieux pas le montrer ! » affirment nos philosophes instruits par des siècles d’expérience.