La modalité de rendage la plus usitée est celle du rendage en argent qui est fixée pour toute la durée du bail. Nous la rencontrons dès le Xveme siècle et elle est la plus usitée aux seizième, dix-septième et dix-huitième siècle.
Du quinzième siècle, nous ne connaissons que le bail de la cense de Haurut. En 1460, il stipule un rendage fixe de 230 livres pour toute la durée du contrat. Haurut comprenait alors 152 bonniers de terre sans les prairies.
Sur le XVIeme siècle, nous ne sommes renseignés que par des baux tous deux de 1593. Le pré de Surbise d’une contenance de quatre bonniers se loue alors 72 florins, ce qui fait 18 florins au bonnier . La cense de Champmaret est louée 100 florins à la même date. Si elle comprenit alors 32 bonniers, cela ne ferait qu’un rendage de 3 florins le bonnier en plus des charges dont nous ne sommes pas fixés sur l’importance à cette époque.
Le dix-septième siècle nous fournit de nombreux renseignements sur le taux des rendages. En 1626 le pré Al Planche avec ses deux bonniers se loue 21 florins soit 10 florins et 10 patars le bonnier. En 1642, Giloscam avec ses 41 bonniers se loue 430 florins soit environ 10 florins le bonnier. En 1658, la cense dite La Halle avec ses six bonniers et demi est louée 205 florins soit environ 31 florins le bonnier. En 1666, la petite cense de Marguenne avec ses quatre bonniers de prairies se louait 100 florins soit 25 florins le bonnier. En 1677, la cense Del Bruyère avec ses 73 bonniers est louée 550 florins soit 7 florins et demi au bonnier. La même année Pierre Taminiau censier de Landrifosse payait 27 florins et 10 sous soit 5 florins sous le bonnier pour 5 bonniers de terre appartenant au propriétaire de la cense de Gottenrieu. En 1681, une petite ferme voisine de la Belle Maison à la rue Surbise avec ses deux bonniers de prairie et deux bonniers de terre était louée 45 florins soit 11 florins et 5 patars le bonnier. En 1689, la cense du Masy avec ses 4 bonniers et demi se louait 50 florins ce qui fait approximativement 11 florins au bonnier. En 1690, le fermier de la cense de Cotten payait un rendage de 120 florins pour les 16 bonniers de sa ferme, ce qui fait 7 florins et 10 patars le bonnier. En 1691, la cense de Gottenrieu avec ses 23 bonniers se louait 150 florins soit 6,5 florins au bonnier. En 1692, le fermier de la cense de Piertau payait 110 florins pour les 11 bonniers de la ferme ce qui fait encore 10 florins au bonnier. En 1694, la petite cense de Marguenne avec ses quatre bonniers de prairie est louée 50 florins ce qui fait 12,5 florins le bonnier. Et en 1697, une terre de sept journels sur le champ de Sarte trouve un locataire pour 30 florins soit environs 17 florins le bonnier.
Le dix-huitième siècle nous renseigne abondamment lui aussi sur le taux de rendage des terres. En 1701, le rendage de la cense de Marguenne et ses 4 bonniers est de 55 florins soit 14 florins et 19 patars le bonnier; en 1719 et en 1723, il est de 60 florins soit 15 florins le bonnier.
En 1704, le rendage de la cense des Quervettes avec ses 7 bonniers est de 110 florins soit 16 florins le bonnier ; en 1713 il n’est plus que de 87 florins soit 12 florins le bonnier et en 1733 il remonte à 130 florins soit 18,5 florins le bonnier.
En 1705, une terre de 7 bonniers est louée 110 florins soit 16 florins le bonnier. Et en 1708, une autre terre de pareille contenance se louait 100 florins ce qui fait environ 14 florins le bonnier.
En 1709, le fermier de Giloscam paie 285 florins pour 38 bonniers ce qui fait environ 7 florins et demi le bonnier et en 1721, 310 florins soit environ 8 florins le bonnier.
En 1721, la Basse Labuvarte avec ses 5 bonniers et les 2 bonniers de la haie Chassot se loue 40 florins soit environ 6 florins le bonnier et en 1739 cette même ferme avec ses seuls 5 bonniers est louée 65 bonniers soit 13 florins le bonnier.
En 1725, la petite cense dite Hannart avec ses 7 bonniers est prise en location pour 110 florins soit 16 florins le bonnier.
En 1731, le locataire de la cense du Bois des Noves paie 76 florins de rendage pour les 9 bonniers de sa ferme soit 8 florins et demi le bonnier et en 1740, 66 florins soit environ 7 florins le bonnier.
En 1739, le fermier de Gottenrieu et ses 23 bonniers et demi paie 280 florins ce qui représente 12 florins et demi au bonnier et 330 florins en 1751 soit environ 14 florins et demi le bonnier. En 1742, les 34 bonniers de la cense de Hongrée se louaient 300 florins soit 9 florins le bonnier.
En 1745, la cense Polet et ses 35 bonniers est louée 440 florins soit 12,5 florins le bonnier et en 1763 , 420 florins soit 11 florins le bonnier.
En 1759, les 35 bonniers de la cense de Champmaret trouvent preneur pour 350 florins soit 10 florins le bonnier.
En 1754, la Belle Maison avec 9 bonniers et 1 journel est donnée en location pour 190 florins soit 20 florins le bonnier. En 1759, les terres de la meule pastorale se louaient 20 florins le bonnier et les prairies 25 florins. En 1770, le demi bonnier de terre que la Table du Saint Esprit possédait sur le champ de Costimont était louée 9 florins 10 patars ce qui représente un loyer annuel de 19 florins.
Enfin, en 1794, les 62 bonniers de terre que l’abbaye de Cambron vendit pour payer la contribution militaire que lui imposaient les Français se louaient entre 30 et 44 livres le bonnier ce qui fait entre 15 et 22 florins environ le bonnier.