Aux promeneurs et pêcheurs des années 20 s’ajoutent les nageurs, campeurs, vacanciers et touristes des années 30.

« Tiens voilà justement que passe le club cyclotouriste bruxellois « Pégase » ! Plus de cent vélos, à la file indienne sur le sentier du canal, piste cyclable par excellence, pittoresque, cendrée et horizontale.

L’animation estivale ainsi créée – que d’avisés promoteurs s’ingénient à canaliser ou sponsoriser – ravit d’aise nos riverains paisiblement assis sur la devanture de leur maison ou à l’ombre des marronniers en pleine croissance.

Personnellement, ils n’étaient pas tellement passionnés de nage, pêche, camping ou cyclotourisme. Mais, puisque le spectacle leur était offert autant valait en profiter. Les véritables fans venaient des villes par train, tram, vélo, tandem, moto, side-car, autobus, voiture… ou à pied. Des marches d’une heure et demie parfois pour des familles entières ! Encore dans l’immédiat après-guerre.

Quand on interrogeait nos philosophes sur les motivations profondes de ces migrations dominicales, ils répondaient compatissants : « C’est parce qu’ils n’ont pas, comme nous, la chance d’avoir chez eux à la fois la Montagne et la Mer ! Et chiche qu’on en était fier !