Dès lors, une nouvelle étude fut entreprise sans retard. Son objet : la moyenne section. Ses références : l’Angleterre.

L’Angleterre, siège de la révolution industrielle, possédait un réseau de canaux d’exploitation des houillères très particulier. Il était constitué de canaux très étroits sur lesquels naviguaient des péniches de très faible largeur : “les narrowboats”. Ces dernières étaient adaptées à de petites écluses de 2,25 m de large, les portes étant le plus souvent à un seul vantail.

Ces péniches typiques des canaux houillers anglais allaient inspirer VIFQUAIN dans la conception des célèbres “baquets de Charleroi” ou “sabots”.

Ce type de bateau d’une largeur de 2,60 m et d’une longueur de 19 m chargerait 70 tonneaux effectifs avec un enfoncement de 1,80 m (fig. 22).

Les avantages seraient multiples :

1.le bateau se chargerait beaucoup plus vite;

2. il marcherait plus rapidement;

3. la cargaison, d’un placement plus facile et plus prompt, n’exigerait que peu de jours de quai aux bassins de commerce;

4. la cunette du canal destinée à le recevoir ne s’ouvrirait pas sur plus de 6 mètres au plafond;

5. les courbes seraient d’un rayon moindre;

6. les contreforts rocheux du bassin de la Samme ne devraient plus être entamés;

7. la passe dans le souterrain pourrait être réduite à 3,20 m et celle des ponts à 3 m;

8. la passe des écluses se limiterait à 2,70 m et la longueur entre les buscs à 21,40 m;

9. la quantité d’eau d’alimentation serait moindre;

10. il y aurait moins de pertes par évaporation et infiltrations en raison de la moins grande surface du plan d’eau.

A tous ces avantages, il fallait ajouter le fait que la majeure partie des transports ne s’étendraient pas au-delà de Malines, Louvain, Diest, Anvers et Termonde d’une part, de Charleroi et son district, d’autre part, constituant ainsi des transports à petites distances.

J.-B. VIFQUAIN dressa les plans définitifs de ce bateau et en fit construire plus de 400.