Notre ligne vient d’avoir 30 ans et c’est la guerre. Dans le pays envahi, les occupants s’emparent de notre réseau ferré.

Le personnel belge des chemins de fer est en chômage. Mais notre petite ligne n’intéresse pas les Allemands. Elle est abandonnée aux piétons qui utilisent le bas de la voie comme sentier.

En novembre 1914,

A l’approche de l’hiver, Bruxelles manque de charbon. L’Association Charbonnière du Centre, avec l’accord des Autorités Belges repliées en France, va tenter de ravitailler la Capitale. Utilisant un matériel disparate, elle formera des trains empruntant les lignes non monopolisées par les Allemands : Haine-St-Pierre-Ecaussinnes-Ronquières-Virginal-Clabecq-Braine-le-Château-Braine-l’Alleud-Bruxelles (Midi) où on entrepose le combustible.

Satisfaction éphémère car les occupants prendront bientôt en charge eux-mêmes les convois, dès leur arrivée à Ecaussinnes. En 3 mois, 125.000 tonnes de charbon avaient été ainsi acheminées vers la Capitale. Je parie que quelques briquettes ont dû s’égarer par-ci, par-là, le long de la voie.

Jeudi 9 novembre 1916

L’économie allemande manque de main d’œuvre. Les hommes de 17 à 55 ans, de la région de Tubize, sans travail ou exerçant un travail jugé non indispensable par les Allemands, sont rassemblés et triés dans les grands halls des Aciéries de Clabecq. A 3 heures, ils sont embarqués dans un train de 22 voitures pour l’Allemagne. Un second train suivra. La plupart des agents du chemin de fer sont parmi eux. Beaucoup de ces déportés ne reviendront pas. Leurs noms figurent sur les monuments aux victimes de la guerre 1914-1918. Arrêtez-vous un instant et lisez-les.

N.B. Les déportés d’Ittre et de Virginal ont été rassemblés à Nivelles.

Samedi 11 novembre 1916

A l’autre bout de la ligne, à Ecaussinnes – Carrières, même scénario, même affligeant spectacle et mêmes conséquences douloureuses.

En 1917

Les Allemands manquent de métaux pour leur industrie de guerre. Ils récupèrent les cuivres chez les particuliers et démontent les rails d’Ecaussinnes à Clabecq. Ils emportent aussi des poutrelles de ponts. L’assiette de la voie ainsi dégagée va servir de chemin aux véhicules jusqu’à la fin des hostilités. Il n’y a plus de chemin de fer de la Sennette.

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